Elegie de la Grenouille
Qu'est-ce que le bonheur d'être une grenouille
Quand mes mains et mes chairs sont peaux lisses et
Visqueuses. Je reste tramée dans le fond du décors
Je me perds dans son ombre et mes idée de morts
Disparaissent et laissent place à mes deux yeux mouillés
Par la vie qui se déchaine. Désormais mon coeur va en vadrouille
Je bondis grâce à mes deux grandes jambes! Croaa!
Mais doucement croa! mes cuisse-lardes s'emèlent
Et je tombe sur les dents voyant trente-six-chandelles
Cachée derrière la corridor et la fierté d'être moi
J'essaie d'entrer dans la marre, mais les crapauds me disent
"tu ne peux pas comprendre", je reste sur le banc
De l'entendu verte, mais ils se marrent, s'esclaffant
Pendant que moi, je croasse intérieurement sous les souffles de bise
Mes mains de batracien ont des gants de vaisselle
Mais ce qui me prouve par deux que la vie est plus belle
Essuyer les assiettes cassées et plonger la marre des notes
Comment ne voulez vous pas que ma raison tremblote?
Il pleure, il mouille c'est la fête à la grenouille
Croassement et craquement sonore de mon coeur
"Elle ne veux toujours pas de petits tétars", torpeur
Puis mort! Mon corps tout troué et mon âme barent en couille.