Les deux randonneurs (Fable)
Deux randonneurs, joyeux lurons, loin de la civilisation
Marchaient gaiement.
Pas une habitation, pas d'homme à l'horizon:
Juste un paysage de tourment
Des paysages montagneux où l'herbe y pousse grasse
Et où plus loin une rivière passe
Les deux vieux amis randonnaient sur les plaines
Fredonnant et chantant, descendant vers l'aval
La où siège le ruisseau, qui d'une force animal
Crachait un déluge d'eau et versait toute sa haine
De la pluie qui tombait sur le miroire de peine
Les joyeux marcheurs sortirent parmis les arbres
Et constatèrent surpris l'épanchement du Nil
Qui par toute cette eau voulait faire l'homme viril
Ils prirent pose sous l'arbre des palabres:
"Qu'allons nous donc faire-dit l'un
Un petit peu d'eau ne peut retenir
Dix jour de marche intance! Tout près de revenir
A nos habitations! Pas de doute je traverserai
Contre vents et marrais
L'autre était plus septique et preconisa
Que le premier testa l'ardeur de la rivière
Il traverserai ensuite. Mais pas de blabla
Si la rivière lui tend un bras de fer
Il prendra le petit chemin bordé de connifères
Le Premier traversa mais une force aquatique
Venue de nul part l'entraina
Vers les chutes d'eau aux vues panoramiques
L'autre voyant le désastre pleura de tout son coeur
La perte de son ami, mais après quelques heures
Se força à avancer pour trouver son foyer
Pas de chance il avait plu!
Et le chemin de retour était pentu
Et pendant des jours le randonneur peina
dans l'immonde gadoue! Moultes fois
Il s'enlisa
Mais revint sauf
Chers amis retenez ces aveux
Car ils ne sont que mille fois ingénus:
"Quand la rivière est en crue
Empruntez les chemins boueux"
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