Les passants de la place ont perdus leurs godaces
Les hommes se sont enivrés cette nuit,
Sur la place je bois les paroles de chacun,
Et des centaines de femmes en folie,
Jouent le jeu des hommes dans un rêve qu’est le mien.
Ils se sont perdus dans des dialogues de sourd,
L’un parle de la Terre l’autre parle d’amour,
Une femme à moitié nue s’est pendue a mon cou,
Pendant que moi je me perds dans le dialogue des deux
saouls.
Ils s’engueulent maintenant en faisant de grands gestes,
L’un défend son amante à travers un poème,
L’autre embrasse la Terre, ses paroles empestent,
Moi je ne défend rien, la femme me harcèle d’un :
« je t’aime ».
Et sur les bancs de la place,
Il y a des hommes, des femmes et sur la musique,
Ils dansent tous une gigue sur un morceau de valse,
De mon coté je rejette la femme perdue dans sa petite
tunique.
Ils se sont perdus les passants de la place,
Et les deux saouls sont allongés sur les rampes,
Je ne me suis endormi et quelques fois mes yeux encore y
passent,
Sur les corps des deux saouls doucement éclairés par la
lumière de la lampe.
Ne perdez pas madame vos souvenir de la place,
Personne ne croît les dires d’une folle ivre,
Les passants de la place ne vous regardent pas, ils passent,
Des paroles d’une folle personne ne s’enivre.